Le peintre Paul Audra (1869-1948)

Arrière-petit-neveu par alliance du peintre Paul Audra, j'ai bien connu, pendant les dernières années de leur vie, ses deux fils : Pierre, architecte de la ville de Montreuil, et surtout son frère Jean, époux de ma grand-tante paternelle, fonctionnaire colonial.

Sa vie

À Saillans

La famille Audra est originaire de Saillans, joli village de la Drôme dioise qui, au XVIIIe siècle, vivait essentiellement de l'industrie textile et de la soie. Un Antonin Audra y fut consul de 1744 à 1746. On trouve également Paul Audra, propriétaire à Saillans.
Son fils Célestin (1801-1886) s'établit à la Nouvelle-Orléans où il innova dans le domaine de l'impression sur étoffes. Revenu en France, il acheva sa vie à Valence.

Le père du peintre

Fils de Célestin, Casimir-Rosemond Audra est né à La Nouvelle-Orléans en 1836 et est décédé à Valence en 1899. Il fit une carrière d'artiste peintre. Après avoir été élève de Reynier et de Bonnefond à Lyon, il s'établit à Valence où il fut notamment professeur de dessin des écoles municipales et fournit de nombreuses compositions décoratives aux soieries. Ayant épousé, à Alexandrie, Rosalie Chiasson, il eut au moins un fils, Paul, le peintre à qui ce site est dédié.

Le peintre Paul Audra,
condisciple et ami de Matisse à Nice

Célestin-Paul-Rosemond Audra est né le 25 juillet 1869, dans la maison Lacroix, 6 rue du Croissant, à Valence (Drôme). Son père, Casimir-Rosemond, âgé de trente et un ans, était professeur de dessin. Son grand-père paternel, Célestin, également domicilié à Valence, s'y était établi marchand mercier après son retour d'Amérique.
Le jeune Paul reçut les premières leçons de son père, qui pratiquait le portrait aussi bien que le paysage.
Après ses études secondaires au lycée de Valence, il entra à l'école des beaux-arts de Lyon en 1887. Il n'y demeura qu'une année scolaire, ayant été reçu à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris.

L'atelier du peintre à Nice, rue de l'Olivetto

Admis dans l'atelier de Gustave Moreau, il eut pour condisciples Matisse, Rouault, Bessy, Marquet, Anquetin.
De retour dans sa ville natale, Paul Audra succéda à son père dans sa charge de professeur de dessin des écoles municipales et ouvrit son atelier.
Il débuta au salon de Lyon, avec des portraits, en 1897 et fut admis à l'Exposition universelle de 1900.
En 1908, il transporta son atelier à Nice. En 1910, il y prit la direction de l'École des arts décoratifs, située rue de l'Escarène, créée par Alexis Mossa.
Rappelé aux armées durant la première guerre mondiale, Paul Audra reprit ses activités en 1917. C'est à cette époque qu'il rencontra Auguste Renoir dans son atelier des Collettes, à Cagnes ; ils partageaient une précieuse huile de lin, « votre huile à chefs-d'œuvre » disait en plaisantant Renoir. De sympathiques relations s'établirent entre le maître et son cadet.
Il retrouva également Henri Matisse, son ancien camarade des Beaux-Arts, qu'il aida dans ses recherches d'un atelier à Nice.
Paul Audra demeura à Nice jusqu'à la fin de sa vie, menant de front la direction de l'école, l'enseignement et son activité de peintre. Il y est mort le 2 février 1948 en son domicile du 25 avenue de l'Olivetto.
Il avait épousé Marie-Louise Roustan, dont il eut trois enfants : Pierre, Jean et Paule.
Chevalier de la Légion d'honneur (1911).

Jean, le second fils du peintre
(huile sur toile de Paul Audra, 1919)

Paul Audra a exposé aux Salons d'automne, de 1907 à 1920.
Excellent pédagogue, dessinateur au tracé sûr et précis, Paul Audra est resté, toute sa vie, un artiste fidèle au classicisme de ses maîtres – Moreau, Delaunay, Puvis de Chavannes, – enrichi par la lumière et l'extraversion méditerranéennes. Sa palette, étendue et vivante, déborde de couleurs pétillantes et son inspiration adopte tous les genres, depuis les natures mortes les plus académiques jusqu'aux scènes de marché les plus pittoresques.
Dédaignant les cénacles parisianistes et la recherche systématique de la modernité outrancière, Paul Audra est aujourd'hui un artiste bien oublié dont il convient de redécouvrir la personnalité attachante et chaleureuse.

Paule, la fille du peintre
(crayon noir de Paul Audra, 1904)

Son oeuvre


En 1989, une vente dispersa le contenu des cartons de l'atelier du peintre. Le catalogue de cette vente était riche de deux cent sept numéros :

— crayon noir : Boudeuse (43,5 × 32,5) – Deux Femmes (étude) (39,5 × 53) – Jeune Femme au chignon (signé, 50 × 34) – L'Éplucheuse (49 × 32) – La Couturière (39 × 53) – Le Trottin (53 × 38) – Lydie rêveuse (43,5 × 31,5) – Mutine (49,5 × 34) – Place à Pantin (30 × 43) – Portrait de Madame Le Cardenel (signé, daté 1901, 50 × 53) – Profil féminin (45 × 31) – Quiétude (45,5 × 32,5) – Séance de pose à l'atelier (signé, daté 1891, 48 × 31,5).

— crayon noir et craie blanche : Bords de rivière (30,5 × 47,5) – La Pinède (31,5 × 48) – Paule au chapeau à plume (59 × 50).

— crayon noir et craies sur papier brun : Bords de rivière (42,5 × 47).

— crayons de couleur : Profil de femme au chapeau (60,5 × 34).

— crayon noir et pastel : Le Pin maritime (32,5 × 50).

Fruits et cruchon
(huile sur toile, 1919)

— pastels : À l'église (31 × 24) – À la fontaine (et aquarelle, 31 × 22) – Baigneuse rousse (65 × 50) – Femme au chapeau (63 × 48) – L'Aïeule (50 × 36) – L'Île de Bréhat (sur papier gris, 25,5 × 42) – La Calanque (61 × 48) – La Passerelle des arts, Paris (25,5 × 32) – La Rivière fin de journée (31 × 47) – La Robe chinoise (50 × 33) – Le Chemin au crépuscule (38,5 × 50) – Le Collier (48 × 36) – Le Village au clocher (28,5 × 24) – Les Champs (signé, 30 × 47) – Les Meules (27,5 × 38) – Mur et propriété (23,5 × 31) – Orientale (sur papier gris, 43 × 51) – Paysage au clocher (24 × 32) – Paysage aux arbres (30,5 × 40) – Paysage aux meules (signé, 27,5 × 38,5) – Paysage d'Espagne (31 × 48) – Paysage de montagne (39 × 28) – Paysage du Midi (monogrammé, 51 × 34) – Paysage oriental (36 × 50) – Portrait de Paule (42 × 25) – Reflets (sur papier gris, 36 × 50) – Scène symboliste (32,5 × 50) – Trégastel, 1913 (signé, 32 × 51) – Visage féminin fond bleu (31 × 24) – Visage féminin fond rouge (31 × 24).

— plume et encre de Chine : Village fortifié (signé, 46 × 36).

— sanguine et craie blanche : Chanteurs de rue (31,5 × 23,5).

— lavis brun et craie blanche : La Plumeuse d'oies (48,5 × 31,5).

— lavis d'encre brune : La Leçon de piano (24 × 32).

Escalier fleuri
(huile sur toile, 1923)

— gouaches : Vin à Q. 40, projet publicitaire (signée, datée 1917, 18,5 × 24) – Prométhée (23 × 34).

— aquarelle gouachée : Cascade et Nymphes (55 × 46).

— aquarelles : Adam et Ève (signée, datée 1899, 24 × 11) – À la campagne (23,5 × 31) – Amer Picon (ballerine) (monogrammée, 50 × 35) – Amer Picon (espagnole) (signée, 50 × 35) – Amer Picon (nurse) (signée, 50 × 35) – Après-midi à la campagne (21 × 34) – Byrrh (33 × 50) – Chez la Modiste (sur papier calque, 31 × 38) – Chocolat Peter au lait suisse (deux aquarelles, une signée, environ 28 × 38 chacune) – Électricité Souchier (avec rehauts dorés, signée, 50 × 27,5) – Élégante à l'ombrelle (signée, 19,5 × 15,5) – Élégante au lévrier (signée, datée 1910, 12 x 14) – Élégante au paysage (18 × 21) – Femme au corsage vert (signée, datée 1916, 14,5 × 9,5) – Femme au perroquet (signée, 11,5 × 10) – Femme et intérieur (monogrammée, 35,5 × 28) – Gala Peter (avant la lettre) (gouachée, 60 × 33) – Gala Peter (signée, 45,5 × 29) – Grenade, les deux tours (signée, datée 1er août 1913, 32,5 × 25) – L'Automne (signée, datée 1921, 48 × 63) – L'Automne (signée, datée 1923, 13 × 18) – L'Opium. Volupté (deux aquarelles sur papier calque, 31 × 48 et 29 × 22) – La Blouse bleue (signée, datée 1925, 14,5 × 11,5) – La Couture (29 × 33) – La Danse de Salomé (24,5 × 18) – La Marchande de citrons (63 × 48) – La Présentation des filles (signée, datée 1916, 9,5 × 15) – La Rose (signée, 34 × 27) – Le Concert lyrique (31 × 24) – Le Fruit défendu (signée, 16 × 10,5) – Le Pont suspendu (28 × 44) – Le Tage à Tolède, 26 août 1913 (24 × 45) – Les Filles au salon (16 × 21) – Mon Portrait (signée, datée 1896, 22 × 16,5) – Moteurs, Missotène et Laglace (signée, 46 × 33) – Paule en peignoir de bain (48 × 31,5) – Portrait symboliste (signée, datée 1895, 25 × 31) – Printemps, Automne et Allégorie (trois projets de vitraux, dont deux signés, 44 × 59 pour deux et 33 × 47 pour un) – Procession à Séville (24 × 31) – Projet de calendrier, Touring éphémère et Langue de chat, Gala Peter, projets publicitaires (33 × 24 et 21 × 25) – Saint Sébastien (31 × 16).

Le Trottin
(crayon noir)

— huile sur panneau : Apollon et les Muses (signée, 35 × 50) – Ève (25 × 27,5) – Jeune femme aux macarons (41 × 33) – La Coiffure (16 × 22) – La Cour (50 × 35) – Nature morte au pichet (28 × 42).

— huile sur toile : Adam et Ève tentés (150 × 101) – Allée ombragée (signée, 46 × 55) – Baigneuse au drap blanc, sa fille (143 × 84) – Danseuse au collant rouge (90 × 58) – Élégante au bord de mer (signée, datée 1907, 205 × 135) – Enfants à la toupie (121 × 89) – Fruits et cruchons (signée, datée 1919, 38 × 46) – Homme barbu aux lunettes (50 × 38) – Homme songeur (50 × 38) – Jeune fille au fauteuil, portrait de sa fille Paule (signée, dédicacée, 75 × 55) – L'Automne (136 × 181) – L'Homme au chapeau melon (signée, datée 1921, 72 × 55) – La Crique (signée, datée 1914, 70 × 100) – La Joueuse de piano (70 × 86) – La Marchande de fleurs (signée, datée 1940, 129 × 95) – Le Parc (sans châssis, 36 × 54) – Le Pianiste (camaïeu gris, 90 × 62) – Le Peintre à son chevalet (36 × 27) – Le Vallon, clair-obscur (60 × 45) – Les Bouquets multicolores (155 × 120) – Les Deux Frères (65 × 72) – Les Fruits (signée, 25 × 32,5) – Les Pivoines (54 × 36) – Marché provençal (136 × 181) – Marine méditerranéenne (signée, datée 1909, 100 × 70) – Meva, projet publicitaire (signée, datée Nice 1910, 192 × 145) – Mille et une nuit ou Jardin des délices (signée, datée 1928, 86 × 105) – Nymphes à la cascade (115 × 145) – Oignons (signée, datée 1940, 24 × 32) – Pins maritimes et roches rouges (70 × 99) – Poivrons et patissons (signée, datée 1940, 38 × 46) – Pommes et navets (signée, 38 × 46) – Portrait d'homme à la légion d'honneur (41 × 33) – Rochers et mer (70 × 100) – Scène symboliste (109 × 157) – Torrent de montagne (55 × 72).

Oignons
(huile sur toile, 1940)

— huile sur carton : Arbres et bords de mer (33 × 41) – Arbres flamboyants (signée, datée 1915, 38 × 27) – Bacchanale (double face, au dos paysage brumeux, signé, 53 × 37,5) – Baigneuses à la cascade (signée, datée 1935, 27 × 20) – Bœuf à l'étable (signée, 33 × 41) – Bouquet de pivoines (signée, datée 6 août 1924, 24 × 19) – Bol et légumes (signée, 27 × 32) – Candeur (33 × 19) – Clair de lune sur la lande (37 × 30) – Citrons et brioches (33 x×41) – Coucher de soleil sur la mer (28 × 37) – Diane surprise au bain (signée, datée 1945, 41 × 33) – Épluchage (signée, 27 × 19) – Étude pour la pianiste (16,5 × 21) – Fenêtre et guéridon fleuri (41 × 33) – Fleuriste (signée, datée 1935, 22 × 16) – Idylle, 1939 (signée, 41 × 33) – Intérieur (camaïeu, 41 × 33) – Jardin des nostalgies (39 × 48) – Jardin paradisiaque (21 × 26) – L'Automne, 1933 (signée, titrée au dos, 47 × 25) – L'Écritoire et buste (signée, 25 × 32) – L'Escalier fleuri (signée, datée 1923) – L'Étal du marché (signée, 30 × 37) – L'Inspiration du poète (31 × 41) – La Danse (22 × 16) – La Joueuse de luth (26 × 34) – La Maraîchère (25 × 25) – La Maraîchère (signée, 26 × 25) – La Marchande de pastèques (signée, 27 × 22) – La Moisson (30 × 41) – La Naissance de Vénus (signée, datée 1935, 37 × 24) – La Terrasse ombragée (signée, datée 1917, 32 × 49) – Le Chemin (signée, 39 × 26) – Le Chevalet (41 × 33) – Le Pâtre (22 × 16) – Le Printemps, 1933 (signée, 47 × 25) – Le Repos sous les arbres (signée, 26 × 25) – Le Sentier aux ifs (41 × 33) – Le Toit rouge (33 × 41) – Le Tub (signée, 30,5 × 24) – Le Vase de tulipes (40 × 34) – Le Vieux Saule (signée, datée 1897, 23,5 × 34,5) – Le Village (22 × 27) – Les Ressources de la nature (22 × 16) – Marchande de fleurs (signée, datée 1930, 30 × 23) – Marché aux fleurs (38 × 53) – Nature morte à la carafe (39 × 34) – Nymphes aux guirlandes fleuries (59 × 41) – Panier et poissons (signée, datée 1922, 40 × 45) – Paysage de landes (41 × 33) – Paysage du Midi (double face, au dos paysage, 39 × 53) – Paysage verdoyant (30 × 41) – Pin maritime (33 × 41) – Pivoines blanches (signée, 1933, 27 × 31) – Porteuse corse au marché de Nice (signée, 27 × 22) – Repos du laboureur (22 × 16) – Roches rouges, marine (34 × 40) – Scène biblique, le pèlerin (31 × 41) – Scène idyllique (signée, datée 1927, 22 × 27) – Sous-bois (37 × 30) – Sous la lampe (camaïeu gris, 32 × 27) – Ville d'Afrique du nord (22 × 27).

Mutine
(crayon noir)

— huile sur papier toilé : La Coiffure (35,5 × 47) – La Cueillette des fleurs (42 × 57).

— huile sur papier : Arbres et rochers (48 × 35) – Bord de mer et arbre (marouflée sur carton, 33 × 41) – Jardin ensoleillé (marouflée sur carton, signée, datée 1914, 43,5 × 35) – Les Piliers du pont (27 × 38).

* * *

Il existe, par ailleurs, de nombreuses autres œuvres du peintre Paul Audra, dont l'inventaire reste à faire. Outre des portraits de ses enfants restés dans la famille, j'ai glané, dans diverses sources, un certain nombre de mentions ou de reproductions :

— un dessin inédit, légendé et daté : Dessin des mains de Louis Le Cardonnel. Paul Audra. 1904, ornant le recueil de Louis Le Cardonnel (1862-1936), Poèmes autographes, Mâcon, imprimerie Protat frères, collection du Palais du Roure Avignon (manuscrits), 1938, XIV-34 pages, tiré à 300 exemplaires sur vélin d'Ingres spécialement fabriqué à Arches pour cette édition ;

— dans le Dictionnaire de Bénézit : Farandole de nuit, Impression de Harem, Sous-bois au bord de la mer, Portrait de femme âgée ; à Nice, Harmonie ; à Oslo, Plumeuse d'oies ;

Les mains de Louis Le Cardonnel
(crayon noir, 1904)

— dans l'Hôtel de ville de Saillans (Drôme), la salle du conseil est décorée de deux peintures murales, réalisées en 1899, représentant le village à l'époque romaine et illustrant ses deux productions, les pêches et la vigne ;

— à Romans, le « salon Audra » de l'ancien Cercle militaire héberge de grands tableaux guerriers – Armée française défilant dans la plaine de Valence avec scène paysanne ; Champ de bataille ; le Triomphe de César (deux toiles) – réalisés vers 1899 ; ces œuvres ont été classées, avec d'autres tableaux et la lustrerie, à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en mars 1990 ;

— à Lalouvesc (Ardèche), siège d'un pèlerinage à saint Jean-François Régis, décoration de la chapelle Saint-Régis (l'arrivée du saint au Paradis) ;

— comme peintre verrier, Paul Audra a réalisé des vitraux et verrières dont il fourni les cartons : La Musique et la Danse, Le Paradis terrestre, Le Printemps et l'Automne, Jeanne d'Arc et les Voix, les verrières de l'église des dominicains de Delle (Haut-Rhin) et celles de l'église des dominicains de Marseille ;

— pour la céramique, des grès flammés et des faïences décoratives ;

— fleurs stylisées de la mosaïque du monument à Théodore Jouvet au parc de Valence (1908).

La Crique
(huile sur toile, 1919)

La Marchande de citrons
(aquarelle)

Amer Picon, l'Espagnole
(aquarelle)

Adam et Ève tentés
(aquarelle)

Candeur
(huile sur carton)

Elégante au bord de mer
(huile sur toile, 1907)

La Marchande de fleurs
(huile sur toile, 1940)

Terrasse ombragée
(huile sur carton, 1917)

Bréhat
(papier gris)

Le peintre Audra a également laissé des œuvres littéraires.

Il fut un des cofondateurs de L'Olivier, Revue de Nice, périodique littéraire et artistique dont il conçut et réalisa la couverture. Cette revue parut de janvier 1912 (première année, numéro 1) à juillet 1914 (3e année, n° 7) et fut ensuite interrompue en raison de la guerre. Membre du comité de lecture, chargé des questions d'art, Paul Audra y tint une chronique régulière de la vie artistique à Nice, commentant les principaux événements (expositions, conférences). Il offrit également à cette revue plusieurs articles :
— « La Lumière de Rembrandt », février 1912, n° 2, pages 95-108.
— « Le Métier de peintre », avril 1912, n° 4, pages 248-251 et mai 1912, n° 5, pages 312-318.
— « Le Métier du peintre. La vision », septembre-octobre 1912, n° 8, pages 507-517. « Le Métier du peintre. L'exécution », novembre 1912, n° 9, pages 594-597. « Le Métier du peintre. La technique », 2e année, février 1913, n° 2, pages 100-109. « Le Métier du peintre. La technique directe », 2e année, mars 1913, n° 3, pages 185-191.
— « Lettres inédites quelques peintres » [présentées par Paul Audra]. I. Gustave Courbet (2e année, septembre-octobre 1913, n° 8, pages 468-512). – II. Eugène Delacroix. III. J.-F. Millet (2e année, novembre 1913, n° 9, pages 540-548). – IV. Barye. V. Gustave Doré. VI. P. et H. Flandrin (2e année, décembre 1913, n° 10, pages 605-609). – VII. Glaize. VIII. Paul Chenavard. IX. Eugène Guillaume. X. Eugène Devéria. XI. Jules Troubat (3e année, février 1914, n° 3, pages 70-78).
— « La Peinture à fresque », 2e année, décembre 1913, n° 10, pages 630-636.
— cette revue a enfin publié la photographie noir et blanc du Portrait à Fresque de Mlle Elsa Prozor réalisé par Paul Audra (L'Olivier, 3e année, janvier 1914, n° 1, page 65).

L'Aloès, Revue méditerranéenne, publiée à partir de 1915, prit la suite de L'Olivier, auquel elle ressemblait beaucoup par le contenu et la présentation. Audra en fut également un collaborateur régulier et ce nouveau périodique a fait paraître plusieurs articles de sa main.

Membre du conseil d'administration de la Société des beaux-arts de Nice, Paul Audra a publié, dans la brochure du cinquantenaire de cette association, « Le modernisme esthétique » (Société des Beaux-Arts de Nice, Catalogue de l'exposition du cinquantenaire, Nice, imprimerie de L'Éclaireur de Nice, 1927, in-8°, 121 pages, pages 33-40). Les trois tableaux qu'il avait présentés à cette exposition anniversaire ont été reproduits (photographies en noir et blanc) dans cette publication : Portrait de H.-M. Bessy, Portrait de Mlle Paule Audra, Eventaire au marché de Nice.

Enfin, Paul Audra est l'auteur de La Vision et l'expression plastiques. Essai d'esthétique positive, Paris, Étienne Chiron éditeur, collection « Bibliothèque de synthèse scientifique », 1924, in-8°, 262 pages.
Il y développe une conception de l'art fortement ancrée dans la psychologie :

Avertissement
Préface

Première partie : l'émotion et la vibration esthétiques.

Considérations sur le Beau et l'émotion esthétique
L'œuvre d'art considérée comme expression de l'organisation psychologique
Les facteurs intrinsèques de l'œuvre d'art
Les facteurs individuels de l'œuvre d'art
Le développement esthétique (l'enfant, l'adulte, l'homme)
Les idéals esthétiques
Les idéals sociaux et leurs expressions esthétiques

Deuxième partie : la vison et l'expression plastiques

La vision
Représentation abstraite de l'idée
L'expression plastique
La lumière colorée
La couleur
La forme
Les deux modes de l'expression plastique

Troisième partie : expression colorée de la vie réelle

L'exécution picturale
La peinture à l'huile
La peinture à fresque
La peinture à la détrempe
Aquarelle et pastel

Quatrième partie : expression colorée du merveilleux

Le merveilleux et l'abstraction
Les techniques du merveilleux
Les objets précieux
La céramique
Le théâtre